Monsieur N.....
Directeur Général Délégué
36 rue du docteur Schmitt
21850 Saint-Apollinaire
Saint-Apollinaire, le 14 mai 2009
Copie : Mr B.......
Objet : Agressions verbales et physiques au PEAGE
Monsieur le Directeur Général Délégué,
Le nombre d’agressions verbales, voire physiques, sont de plus en plus courantes au sein de votre entreprise, à l’encontre de votre personnel de la filière Péage de la part des clients.
Ce phénomène va grandissant avec votre politique d’automatisation des péages menée au pas de charge, faisant fi des conséquences que cela implique sur les conditions de travail de votre personnel en contact avec la clientèle.
Concernant la sécurité de votre Personnel, vous n’êtes pas sans savoir que vous avez une obligation de résultats. Or, en ce qui concerne la montée en puissance des agressions de clients à l’encontre de votre personnel, la Société se montre extrêmement timorée quant au soutien en direction d’agents ayant subit de tels agissements.
Pour exemple, un cas tout récent est arrivé sur le district COMTOIS, une Opératrice de Supervision a été violemment prise à partie lors d’un échange avec un client qui ne maîtrisait pas l’utilisation de la borne automatique. Votre salariée a porté plainte auprès de la gendarmerie contre ce client irascible. La plainte de la salariée a débouché sur la condamnation du client. La Société n’a pas cru bon de se constituer Partie civile à toute fin que par cet acte, elle démontre un minimum de soutien envers son personnel qui a subit un traumatisme dans le cadre de son travail.
Un autre exemple a eu lieu, il y a quelques temps sur le District de Chalon-sur-Saône, où une péagère a été agressée violemment verbalement et physiquement toujours par un client en difficulté devant l’un de vos automates. La péagère a déposé une plainte auprès de la gendarmerie, le dossier est bloqué depuis plusieurs mois et n’avance pas. Là encore, la Société n’a pas jugé bon de se porter Partie Civile au côté de la Salariée agressée et de l’accompagner dans sa procédure. Pire, la Direction (Chef de district, Directrice Régionale entre autre) n’a pas cru bon de rencontrer cette salariée, qui continue d’avoir des séquelles de cette agression. Cette salariée a été arrêtée en accident de travail de nombreuses semaines suite à ce traumatisme. La Direction a mis à sa disposition une « victimologue » qui est principalement là afin de désamorcer le problème dans l’intérêt du client mais il ne résout et ne répare en rien le traumatisme vécu par la salariée.
Ce ne sont là que deux cas parmi de nombreux autres, les salariés de la filière PEAGE ont bien pris conscience du peu de considération de la Direction à leur encontre, ces faits en sont une preuve visible, charge à la Direction d’en prouver le contraire en réagissant de façon positive au côté des salariés victimes de tels agissements, ce n’est d’ailleurs pas uniquement une obligation mais un devoir de la part d’une Direction responsable.
Je ne vous ferais pas l’affront de vous rappeler l’article L4121-1 du code du travail (et suivants) à ce sujet :
L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
Ces mesures comprennent :
1° Des actions de prévention des risques professionnels ;
2° Des actions d'information et de formation ;
3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.
En conclusion, dans la gestion d’une Société, le devoir de résultat n’est pas uniquement financier mais aussi et prioritairement en ce qui nous concerne un devoir de résultat envers votre personnel en matière de conditions de travail, « d’employabilité » et de soutien envers des clients irascibles car souvent désarçonnés en arrivant sur des sites déshumanisés.
Votre personnel attend et souhaite une réaction appropriée face à de tels actes. SUD quant à lui a su prendre ses responsabilités dans l’intérêt et la défense de salariés APRR victime de tels actes notamment en se portant très clairement Partie Civile au côté de la Salarié qui a obtenu réparation devant le Tribunal de Besançon.
Recevez, Monsieur le Directeur Général Délégué, mes salutations distinguées.
Le Délégué syndical Central
Jean-Pierre CAMPANATO